La propagation du paludisme dans l’extrême sud algérien inquiète les spécialistes de santé. Un professeur chef de service des maladies infectieuses à l’EPH (établissement public hospitalier) de Tamanrasset, dans l’extrême sud du pays, a tiré, ce dimanche, la sonnette d’alarme.
Il s’agit du Pr Lyes Akhamouk, qui a attiré l’attention sur la "
progression anormale des cas de cette maladie en cette période hivernale".
"Pendant les 14 jours du début de l’année 2023, nous avons reçu plus de 20 cas de paludisme qui viennent tous du Niger et du Mali. Ce sont des cas importés",
a précisé le spécialiste, dans une déclaration à la chaîne III (francophone) de la radio publique.
Selon lui, "
en 2022, l’EPH de Tamanrasset a reçu, à lui seul, plus de 868 cas, tous importés. Heureusement nous n’avons eu que 2 décès"
, a-t-il précisé. Le paludisme, a-t-il indiqué, se propageait, habituellement, durant la saison des pluies dans la région du Sahel qui s’étend du mois d’août au mois de novembre.
Son apparition en hiver, a-t-il soutenu, est inquiétante. Le Pr Lyes Akhamouk a assuré que la prise en charge des patients est assurée dans les structures hospitalières du pays.
"Mais il faut faire attention. Pour prévenir contre ces maladies infectieuses, tout voyageur dans les pays du Sahel doit faire des consultations avant et après son voyage. Ce qui accélérera le diagnostic et la prise en charge en cas d’infection. Une personne qui revient d’un voyage et qui ressent de la fièvre, durant les premiers jours suivant son retour, doit consulter immédiatement"
, a-t-il recommandé.
Selon les statistiques du ministère de la Santé, l’Algérie a enregistré 2 726 cas de paludisme et trois (3) décès en 2020.
La même source a indiqué que la wilaya (département) de Tamanrasset est celle qui arrive en tête avec 2 281 cas, suivie d’Adrar (283 cas), d’Illizi (183 cas), de Ghardaïa (38 cas), d’Ouargla (19 cas) et de Tipasa (01) cas.
Ces cas étaient enregistrés principalement entre août et décembre.
Pour rappel, l’Algérie avait lancé, entre 2019 et 2021, avec l’OMS, un plan de prévention de la réintroduction du paludisme, visant à maintenir le pays à l'abri du paludisme.
"Un grand progrès a été réalisé dans la lutte contre cette maladie, couronné par l’octroi en mai 2019 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à l’Algérie, d’un certificat d’élimination du paludisme, après 5 années consécutives de non-enregistrement de cas autochtones"
, s’était félicité l’ancien ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, dans une déclaration à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le paludisme.
La lutte contre le paludisme, avait-il affirmé, "
était et demeurera parmi les priorités de la politique sanitaire nationale".