Certaines n'ont pourtant été conçues que quelques mois plus tôt, illustrant cette fameuse "vitesse chinoise" qui fascine désormais les constructeurs étrangers.
Dans l'immense site industriel de Geely, maison-mère de Zeekr, un bras robotisé découpe et assemble des pièces d'aluminium sous l'œil de quelques contremaîtres. Cette ligne de fabrication ultra-automatisée permet de produire divers modèles – berlines Zeekr 007, SUV 7X et monospaces 009 – sur une même chaîne, optimisant ainsi le temps et les coûts.
Les véhicules, chargés sur des camions, prennent ensuite la route de marchés comme l'Australie, prêts à rivaliser avec Tesla, BYD ou encore BMW.
Deux ans pour concevoir une voiture: un nouveau standard
La jeune industrie automobile chinoise impressionne en développant de nouveaux modèles en moins de 24 mois, quand les constructeurs traditionnels européens ou japonais mettent généralement 48 à 54 mois.
Selon un rapport du cabinet Bain, les marques innovantes dépensent "moins d'un tiers" des budgets traditionnels pour développer un nouveau véhicule. La méthode repose sur une virtualisation poussée, un nombre limité de prototypes, et une étroite collaboration entre les départements de design, d'ingénierie et de production.
BCG note aussi que les constructeurs n'hésitent plus à réutiliser des technologies éprouvées plutôt que de rechercher des ruptures coûteuses.
Le passage massif à la voiture électrique, qui simplifie les processus de fabrication en éliminant les moteurs thermiques complexes, facilite cette accélération.
L'Europe tente de s'adapter
Des constructeurs occidentaux comme Volkswagen et Nissan ont reconnu leur retard et développent désormais des modèles "en Chine pour la Chine". En Europe, Renault suit aussi la tendance: la future Twingo électrique a été conçue rapidement en s'inspirant de cette nouvelle dynamique.
Même les fournisseurs d'équipements doivent s'adapter: chez Forvia (ex-Faurecia) ou Valeo, il ne faut plus trois ans pour développer un projecteur LED, mais seulement neuf mois. L'intelligence artificielle et la simulation numérique accélèrent encore le processus.
"Les constructeurs chinois sont exigeants. Pour survivre en Chine, il faut être au niveau des locaux", explique Gu Jianmin, directeur technique chez Valeo Chine.
Salon de Shanghai: la vitrine d'une nouvelle ère
Au Salon de l'automobile de Shanghai, plus de 100 nouveaux modèles ont été dévoilés. La ville de Shanghai compte actuellement 2.755 modèles de voitures proposés par 163 marques différentes, signe de l'intense concurrence locale.
La "vitesse chinoise" est en passe de devenir la nouvelle norme mondiale, poussant les constructeurs historiques à revoir en profondeur leurs cycles de développement s'ils veulent rester compétitifs.
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