La branche éolienne ne devrait désormais atteindre la rentabilité qu'en 2026. Le groupe est pour le reste actif dans la construction notamment de turbines de centrales au gaz ou d'équipements à l'hydrogène, ainsi que de transformateurs.
Son carnet de commandes a pourtant atteint un nouveau record à 112 milliards d'euros alors que l'Europe est en pleine transition énergétique, des énergies fossiles vers le renouvelable et l'électrique.
Défaillances
Ces difficultés ont empêché le groupe de répondre à la demande, entraînant une baisse de ses revenus, et fait chuter le cours en Bourse de l’entreprise. D'autant qu'elles sont intervenues dans un contexte déjà très difficile pour les acteurs de l'éolien en Europe.
Mardi, l'État allemand est donc venu au secours de l'entreprise, stratégique pour les projets du gouvernement de transition énergétique, avec un plan de sauvetage de 15 milliards d'euros de garanties de prêts au total, financé à moitié par des fonds publics.
Le reste provient de banques privées et d'actionnaires, dont Siemens qui détient encore 25% de la société.
De plus, le groupe va vendre une partie de sa participation dans une co-entreprise fondée en Inde avec l'ancienne maison mère Siemens, pour dégager des fonds.
Entreprise stratégique
Le groupe a réalisé un chiffre d'affaires de 31 milliards d'euros au cours de son exercice annuel décalé, en hausse de 7%, et s'attend à une croissance comparable pour 2024. Siemens Energy espère dégager l'an prochain un bénéfice de 1 milliard d'euros.
En fin de matinée, le titre prenait 3,27% à la bourse de Francfort.
Le coup de pouce du gouvernement allemand s'explique par l'importance de l'entreprise dans le tissu industriel allemand (26.000 salariés dans le pays) et par celle de l'éolien dans la transition énergétique allemande : le pays vient d'abandonner le nucléaire et prévoit de sortir du charbon si possible en 2030.
Il confirme plus largement une tendance à l'intervention croissante de l'État allemand dans la marche des entreprises jugées stratégiques.