Une même histoire, un même journaliste, mais trois vidéos dans trois langues: les publications du média en ligne Brut, dévoilées mi-janvier, ont des airs de kaléidoscope. Le timbre de voix du journaliste, ses expressions, le texte récité restent identiques, à la différence notable que ce dernier a été traduit du français vers l'anglais et l'espagnol, porté par un mouvement de lèvres impeccablement calqué sur la cadence des mots.
Plus de visibilité
"Remplaçables"
D'autres journaux français témoignent d'une plus grande frilosité à l'égard de ces technologies. Le Figaro, qui publie chaque semaine des articles issus de titres de presse européens, ainsi que Courrier international, dont le modèle est basé sur la reprise d'articles sélectionnés dans la presse étrangère, continuent de confier les tâches de traduction à des professionnels.
Une résistance qui tranche avec le perfectionnement des IA. La distinction avec une traduction réalisée par un humain devient de moins en moins perceptible, indique Gaël Lejeune, maître de conférences en informatique à l'université de la Sorbonne.
Quand on est sur du domaine très générique avec peu de terminologie spécifique, ça devient très difficile à voir.
Mais ça ne veut pas dire que je ne me sens pas menacée.
Si elle insiste sur l'importance du contexte dans la traduction de presse et constate des lacunes de la part des IA s'agissant du style d'écriture ou de formules ambiguës, elle leur reconnaît néanmoins une rapidité inégalée.