Mais ces réserves vitales d'eau douce s'amenuisent inéluctablement dans cette région aride et enclavée, située à des milliers de kilomètres des mers les plus proches.
Moyens insuffisants
Les données relevées par Mme Omorova sont inquiétantes, alors que 2024 sera probablement l'année la plus chaude jamais enregistrée, selon les prévisions de l'observatoire européen du changement climatique Copernicus.
Sous ses pieds, le glacier Adygene a déjà pris une couleur grisâtre. L'eau de fonte se déverse dans un lac avant de dévaler la montagne dans un torrent tumultueux vers la capitale, Bichkek.
Plus bas dans la vallée - à tout de même 2.200 mètres d'altitude -, les frères scientifiques Erokhine, Sergueï et Pavel, s'affairent au bord de ce même torrent, potentiellement dangereux à cause de la fonte accélérée.
Partage complexe des eaux
À l'échelle régionale, la distribution complexe des eaux en Asie centrale, pensée sous l'URSS mais désormais caduque, reste un sujet épineux, malgré une meilleure coopération interétatique.
Les pays se reprochent de ne pas respecter leurs obligations mutuelles en matière de fourniture d'eau, avec le risque latent de voir un conflit éclater.
Cependant, les glaciers d'Asie centrale font face à une autre menace: l'exploitation croissante des immenses ressources naturelles de la région, comme les terres rares ou l'or.
Leur extraction dans des zones montagneuses, utilisant des produits chimiques, participe au dépôt de poussière sur les glaciers et accélère leur fonte.