Le nom du nouveau Premier ministre français attendu ce vendredi matin

12:2413/12/2024, vendredi
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Le président du Modem, le centriste François Bayrou et le président français, Emmanuel Macron.
Crédit Photo : LUDOVIC MARINa / AFP
Le président du Modem, le centriste François Bayrou et le président français, Emmanuel Macron.

Enfin le dénouement? Le président français Emmanuel Macron a repoussé à vendredi matin le moment de désigner un Premier ministre, laissant prospérer rumeurs et spéculations sur fond de paysage politique fracturé.

Le président du Modem, le centriste François Bayrou, un des choix possibles du président Macron pour Matignon, sera reçu vendredi à 08H30 locales à l'Elysée, a-t-on appris vendredi de sources proches des consultations.


M. Bayrou, allié historique du chef de l'Etat, s'est déjà entretenu au téléphone jeudi soir avec Emmanuel Macron.

Le dirigeant centriste a vu son nom - parmi d'autres - être cité avec insistance depuis le début de la semaine. Il incarne au moins autant qu'Emmanuel Macron le dépassement du clivage gauche-droite qu'il est le premier à avoir théorisé, autant qu'il a promu la culture du compromis.


A ce stade, on ne sait pas si Emmanuel Macron reçoit François Bayrou, 73 ans, pour lui annoncer sa nomination au poste de Premier ministre ou au contraire lui expliquer les raisons d'une non-nomination une nouvelle fois.

Le délai de 48 heures que le président français avait lui-même fixé mardi devant les chefs de parti pour nommer un nouveau Premier ministre n'aura donc pas été tenu.
De retour jeudi d'une visite éclair en Pologne, M. Macron a déçu les attentes et fait savoir que la nomination du nouveau chef du gouvernement n'aurait lieu que vendredi matin.

Emmanuel Macron avait à la surprise générale dissous la chambre basse du Parlement en juin, après la déroute de son camp aux élections européennes face à l'extrême droite. Les législatives anticipées ont abouti à une Assemblée nationale sans majorité absolue et fragmentée en trois blocs: alliance de gauche, macronistes et droite, extrême droite. 


Issu de la droite, le Premier ministre et ancien commissaire européen Michel Barnier, en fonction depuis seulement trois mois, a été contraint la semaine dernière de démissionner, après un vote de censure historique.


L'attente est propice à la propagation d'informations non-vérifiées, aux spéculations entre François Bayrou, l'ex-socialiste Bernard Cazeneuve ou encore un candidat surprise comme l'ancien ministre Roland Lescure. Mais aussi à un climat délétère dans la classe politique, marqué par les attaques contre les prétendants potentiels.

L'un d'eux reconnaissait tard jeudi soir ne pas être fixé sur les choix du président, dont la cote de confiance atteint seulement 21% selon un sondage Elabe.


"Dans la nasse"


"Ils sont dans la nasse"
, il y a un
"tir de barrage à chaque nom"
, déplorait un proche d'Emmanuel Macron.
"Personne n'est accordé autour du président",
ajoutait-il.

Jeudi, c'est le nom de Roland Lescure, ex-ministre de l'Industrie et macroniste de la première heure qui a fait irruption dans le débat. A 58 ans, le député social-libéral pourrait devenir un super-animateur à la tête d'un gouvernement de poids-lourds, à ce titre plus difficile à censurer.


Plusieurs députés du Rassemblement national (extrême droite) ont marqué successivement sur X leur hostilité à sa nomination.


Prenant l'hypothèse au
"sérieux"
, l'entourage du ministre démissionnaire de l'Intérieur, Bruno Retailleau, tenant d'une droite libérale-conservatrice aux propos radicaux, a prévenu que ce serait un
"gros problème"
pour son parti, Les Républicains (droite), car Roland Lescure
"porte une ligne inverse"
sur l'immigration.

L'équation politique reste infiniment complexe malgré le mouvement opéré par le parti socialiste (PS, gauche). Le prochain chef du gouvernement devra créer les conditions de sa survie politique afin de ne pas subir le sort de Michel Barnier, renversé par une censure inédite depuis 1962, qui laisse la France sans budget pour 2025.


A gauche, le premier secrétaire du PS Olivier Faure, comme la cheffe des Ecologistes Marine Tondelier, ont proposé une formule: le renoncement à l'article 49.3 de la Constitution, qui permet au gouvernement de faire passer des textes en force au Parlement, si un Premier ministre de gauche était nommé. En contrepartie, une majorité de députés s'engagerait à ne pas le censurer.


Cette formule a relancé l'option Bernard Cazeneuve, l'ex-Premier ministre de l'ancien président socialiste François Hollande (2012-2017) et figure de la gauche modérée.


Emmanuel Macron semble réticent à se tourner vers la gauche. Dès lors, les noms de deux ministres passés de la droite à la macronie, celui des Armées Sébastien Lecornu et celle des Territoires Catherine Vautrin, ont également été cités. Ils s'exposeraient toutefois à un fort risque de censure si la gauche et le Rassemblement national s'alliaient pour la circonstance.


Il y a en tout cas urgence. La chute de Michel Barnier, renversé lors d'une censure inédite depuis 1962, laisse le pays sans budget pour 2025.


Un projet de loi spéciale pour éviter une paralysie de l'Etat démarre son parcours parlementaire express qui devrait rapidement permettre son adoption.


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