Mozambique : plus de 100 morts depuis le début des manifestations post-électorales

15:0313/12/2024, Friday
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Des policiers mozambicains se tiennent à côté de manifestants qui brûlent des pneus lors d'une manifestation contre le gouvernement à Maputo.
Crédit Photo : Amilton Neves / AFP
Des policiers mozambicains se tiennent à côté de manifestants qui brûlent des pneus lors d'une manifestation contre le gouvernement à Maputo.

Depuis près de deux mois, le Mozambique est le théâtre de manifestations post-électorales qui ont coûté la vie à plus de 100 personnes, dont des enfants, selon des organisations de défense des droits de l'homme.

Contexte des troubles


Les manifestations ont éclaté après la mort de deux figures de l'opposition, assassinées le 18 octobre dans leur voiture par des individus non identifiés. Ces meurtres, qualifiés d'assassinats politiques, ont exacerbé les tensions issues de l'élection présidentielle controversée du 9 octobre.


Des milliers de personnes ont protesté contre le Frelimo, le parti au pouvoir depuis l'indépendance du Mozambique en 1975. Selon le groupe Plataforma Eleitoral Decide, 110 personnes ont été tuées depuis le 21 octobre, dont 34 entre le 4 et le 10 décembre, tandis que les manifestations se poursuivent sans signe d’apaisement.

Accusations de violence et réactions internationales


Les autorités mozambicaines décrivent ces manifestations comme violentes et affirment qu'elles doivent être réprimées.


Cependant, des groupes de défense des droits de l'homme accusent les forces de sécurité de recourir à une force excessive, allant jusqu'à tirer sur des manifestants pacifiques. Les autorités n'ont pas répondu à ces accusations ni commenté le bilan.


Élection contestée


Daniel Chapo, le candidat du Frelimo, a été déclaré vainqueur et doit succéder à Filipe Nyusi, actuel président ayant effectué deux mandats.


Bien que son investiture soit prévue pour le 15 janvier, le résultat de l’élection n’a pas encore été validé par le Conseil constitutionnel en raison des recours déposés par l’opposition.


Le chef de l’opposition, Venancio Mondlane, arrivé en deuxième position, a quitté le pays par crainte pour sa sécurité. Depuis l'étranger, il appelle à la poursuite des manifestations et prévoit d'annoncer une nouvelle phase de mobilisation lundi, via ses réseaux sociaux.

Pressions sur le Frelimo


Ces manifestations représentent l’un des plus grands défis au pouvoir du Frelimo, qui gouverne le Mozambique depuis près d’un demi-siècle. Ce pays d’Afrique australe, marqué par une guerre civile de 15 ans entre 1977 et 1992, traverse une nouvelle crise politique majeure.


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