Macron souhaite nommer un Premier ministre "dans les 48 heures"

La rédaction
12:1211/12/2024, среда
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Le président français, Emmanuel Macron.
Crédit Photo : LUDOVIC MARIN / AFP
Le président français, Emmanuel Macron.

Le président français Emmanuel Macron a fait part aux chefs de partis réunis mardi au palais de l'Elysée de son souhait de nommer un nouveau Premier ministre "dans les 48 heures", ont indiqué des participants et son entourage à la presse française.

Le chef de l'Etat a rencontré dans l'après-midi les chefs des partis politiques, hors gauche radicale et extrême droite, pour essayer de défricher la route lui permettant de nommer un Premier ministre susceptible d'éviter une nouvelle censure.


Issu de la droite, l'ancien commissaire européen Michel Barnier, en fonction depuis seulement trois mois, a été contraint jeudi de démissionner, après un vote de censure historique à l'Assemblée nationale.


M. Macron avait à la surprise générale dissout l'Assemblée en juin, après la déroute de son camp aux européennes face à l'extrême droite. Les législatives anticipées ont abouti à une Assemblée fragmentée en trois blocs (alliance de gauche, macronistes et droite, extrême droite) sans majorité absolue.


Lors de cette réunion rassemblant les chefs de partis et présidents de groupes parlementaires de la plupart des forces politiques, M. Macron a dit vouloir nommer un Premier ministre
"sous 48 heures"
qui discutera avec eux
"du fond"
avant de former un exécutif, a assuré un conseiller du chef de l'Etat, sans se prononcer sur le camp politique dont il sera issu, selon son entourage.

D'après la même source, le président a constaté
"une unanimité des forces politiques pour ne plus dépendre du (parti d'extrême droite) Rassemblement national".

M. Macron, qui avait enchaîné des réunions camp par camp ces derniers jours, a par ailleurs exprimé
"sa volonté de ne pas dissoudre l'Assemblée nationale"
d'ici 2027, a encore indiqué son son entourage.

"Compromis"


"Nous revendiquons très logiquement (...) un Premier ministre de gauche"
qui soit
"ouvert aux compromis"
, a souligné le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, alors que l'alliance de gauche du Nouveau Front Populaire (NFP) a remporté les législatives.

La cheffe des Ecologistes Marine Tondelier a affirmé de son côté qu'il n'était pas question, pour son parti, de participer
"à un gouvernement 'd'intérêt général' avec LR (Les Républicains, droite) ou des macronistes".

Si les socialistes, écologistes et communistes étaient là, le parti de gauche radicale de la France Insoumise (LFI), leurs alliés au sein du NFP, n'ont pas été invités, provoquant des tensions entre les partenaires.


"La politique de la chaise vide est une forme d'affaiblissement de la gauche"
, a regretté le chef du PS, assurant vouloir chercher une
"solution"
pour une
"sortie de crise".

Le coordinateur de LFI Manuel Bompard a de son côté appelé le reste du NFP
 "à ne pas céder aux sirènes et à la tentation du gouvernement national"
. Et le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon a mis en garde:

Qui pense pouvoir gagner un seul siège sans nous ?

Pour montrer leur bonne foi, les participants de gauche à la réunion ont expliqué vouloir un changement de cap politique, notamment sur les retraites.


L'hypothèse d'un Premier ministre de gauche est jugée de son côté
"pas crédible"
par le chef des députés LR Laurent Wauquiez.

Il a dit espérer
"un accord"
pour empêcher que le prochain gouvernement soit censuré, mais a écarté un
"contrat de gouvernement"
à l'issue de la réunion. 

Le Rassemblement national (RN), pièce maîtresse de la chute du gouvernement Barnier, n'a, comme LFI, pas été convié mardi.


"Le critère c'est la logique de compromis, ni le RN ni LFI ne l'ont souhaité",
explique l'entourage du président français.

La pression de nommer rapidement un nouveau chef du gouvernement est notamment liée à la situation financière du pays. 

Avec un déficit qui devrait dépasser les 6% du PIB cette année, la France affiche la pire performance des 27 États membres de l'Union européenne à l'exception de la Roumanie, très loin du plafond de 3% autorisé par l'UE.


Alors que le gouvernement démissionnaire s'était fixé l'objectif de réduire le déficit public à 5% du PIB l'an prochain, le projet de budget n'a pas pu être voté en raison de la censure. 


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