Le pays qui "paraît tout petit sur la carte"...

15:581/02/2025, samedi
Nedret Ersanel

“La Türkiye est l’étoile montante de la région afro-eurasienne, qui est le cœur du monde”… Ce grand cercle… La place que le Président a attribuée à la Türkiye lors de sa dernière réunion de groupe au sein de la Grande Assemblée nationale de Türkiye (TBMM) illustre nos objectifs futurs ainsi qu’une partie de nos actions actuelles… Un cercle inférieur ou intérieur est l’Organisation des États turciques. Il y en a un encore plus petit ; peut-on le qualifier de noyau ? Il faudrait en discuter. À l’intérieur

“La Türkiye est l’étoile montante de la région afro-eurasienne, qui est le cœur du monde”…


Ce grand cercle…


La place que le Président a attribuée à la Türkiye lors de sa dernière réunion de groupe au sein de la Grande Assemblée nationale de Türkiye (TBMM) illustre nos objectifs futurs ainsi qu’une partie de nos actions actuelles…


Un cercle inférieur ou intérieur est l’Organisation des États turciques. Il y en a un encore plus petit ; peut-on le qualifier de noyau ? Il faudrait en discuter. À l’intérieur de l’OET, il y a le trio Türkiye-Azerbaïdjan-Ouzbékistan. Les angles qui relient ce triangle ont été scellés par la ““Déclaration d’Ankara””…


Lors de la formalisation de cet accord global, non seulement les ministères des Affaires étrangères, mais aussi les ministères du Commerce, des Transports et de l’Énergie des pays concernés étaient impliqués. En effet, le territoire auquel ce “noyau” est relié ou sera relié a été de nouveau mentionné sous le nom d’"OET”…


Ainsi, trois cercles imbriqués ont été mentionnés : Afro-Eurasie, OET et ce trio d’États. Les cartes correspondent à l’axe principal Chine-Royaume-Uni, également connu sous le nom de “Route centrale” ou “Corridor central”, reliant l’Est à l’Ouest…


Si l’on y prête attention, quel que soit le cercle que l’on trace, ils ont tous un point d’origine oriental. Hakan Fidan a déclaré : “Les défis ont démontré que l’Asie centrale, la mer Caspienne, le Caucase et la Türkiye, en d’autres termes le Corridor central, offrent le couloir commercial le plus fiable et le plus économique entre l’Asie et l’Europe”…


Cette définition englobe les cinq bassins maritimes appelés “les cinq mers” – Caspienne, Mer Noire, Méditerranée, Mer Rouge et Golfe Persique – les unifiant sous un même ensemble stratégique. Cela implique naturellement les “réalités géopolitiques”, avec autant d’opportunités que de défis à relever…


Par exemple, le sort du “corridor de Zanguezour”, les équilibres en Géorgie et en Arménie, ou encore le projet stratégique de la “Route du Développement” reliant l’Irak et la Türkiye…


Cela nous oblige inévitablement à traiter une série d’enjeux complexes qui, bien que semblant être des détails en comparaison avec ces grands cercles, restent cruciaux. Lorsque des problèmes spécifiques à la Türkiye entrent en conflit avec ces cercles englobant près des deux tiers du globe, il est impératif de surmonter ces obstacles qui limitent nos actions…


L’un de ces défis est l’avenir du problème du “YPG/PKK”…


La Türkiye ne manque pas de détermination pour démanteler la machine terroriste. Les évolutions en Syrie, l’avenir de la crise Israël-Palestine, la pression exercée pour garantir la sécurité d’Israël au Moyen-Orient, la présidence de Trump, les rivalités autour de l’intégration de l’Irak et du Golfe dans tel ou tel axe, ainsi que les luttes d’influence en Méditerranée orientale – s’étendant de l’Iran à Chypre – alimentent une multitude de préoccupations pour la Türkiye, dont la vision stratégique est pourtant simplifiée par ces cercles…


Les États-Unis et le Royaume-Uni semblent s’être temporairement retirés du jeu, tandis que l’Iran, ainsi que des pays comme la France et l’Allemagne, bien que paraissant affaiblis, continuent d’exercer des influences.


La récente rencontre entre Paris et le gouvernement Barzani n’indique pas nécessairement un bouleversement imminent, mais démontre une volonté de rester présent dans la région. Il y a peu, lorsqu’on a demandé au ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, ce qu’il pensait des rumeurs selon lesquelles la France enverrait des troupes dans la région, il a répondu avec un sourire ironique : “Qu’ils essayent, nous verrons bien”…


Mais les Britanniques l’ont fait : l’armée britannique, en accord avec le gouvernement de Bagdad, a obtenu une base militaire à proximité du nord de l’Irak. Il s’agissait auparavant d’une base américaine.


L’analyse selon laquelle les États-Unis souhaiteraient réduire leur engagement dans la région laisse entendre une sorte de “passation de relais” entre Washington et Londres. Cependant, ces décisions ne sont pas prises en excluant les États-Unis…


Le poids du Royaume-Uni, y compris dans le récent processus de transformation en Syrie, repose également sur le fait que Londres pourrait développer des relations plus flexibles avec les groupes opposés aux États-Unis dans la région. C’est également vrai en ce qui concerne ses relations avec les États du Golfe.


La politique moyen-orientale de l’ère Trump accordera une place prioritaire au Golfe et à l’Arabie saoudite, tout comme la relation trilatérale entre le Royaume-Uni, la Türkiye et le Qatar.


On peut également inclure ici Chypre. Les autorités chypriotes grecques ont récemment déclaré : “En cas de conflit, la Grèce ne pourrait pas nous aider, mais Israël, oui”, ce qui ajoute un élément supplémentaire aux tensions qui se cristallisent dans la région…


Ainsi, les relations Türkiye-Israël et la question palestinienne, ainsi que la manière dont Israël sera intégré au Moyen-Orient, constituent des enjeux majeurs pour Ankara.


Washington n’a pas encore clarifié sa position concernant le “YPG/PKK”…


Si l’on observe les déclarations récentes, on pourrait percevoir une tendance vers le démantèlement de l’organisation terroriste et un retrait progressif des troupes américaines de Syrie…


Le fait que la télévision d’État israélienne ait annoncé que “les États-Unis ont informé Tel-Aviv de leur intention de retirer leurs troupes”, ou encore que les chefs du YPG/PKK aient déclaré au gouvernement syrien être prêts à “rejoindre l’armée syrienne”, s’inscrit dans cette dynamique.


De même, les propos de Trump – “La Syrie n’est pas notre priorité. Il y a déjà suffisamment de problèmes là-bas et nous ne voulons pas en faire partie” – vont dans ce sens…


Toutefois, forte de quarante années d’expérience dans la lutte contre le terrorisme, la Türkiye reste prudente et constamment en alerte. Sa doctrine en matière de sécurité nationale continue de résonner avec un avertissement permanent : “Ne fais pas confiance, ne crois jamais !”


Tout ne repose pas uniquement sur Israël, mais ce pays demeure une pièce maîtresse dans l’équation.


Le ministre israélien de la Défense a récemment affirmé que “la présence israélienne sur le mont Hermon, à la frontière syro-libanaise et sur la partie du Golan sous occupation israélienne, ne sera pas temporaire mais permanente”.


Était-ce une réponse aux informations diffusées par la télévision d’État israélienne ?


Trump et Netanyahou enverraient-ils ainsi des signaux avant leur rencontre ?


Toutes ces questions méritent une analyse approfondie.

#Sécurité
#Economie
#Nedret Ersanel
Commentaires

Bonjour, les commentaires que vous partagez sur notre site sont une ressource précieuse pour les autres utilisateurs. Veuillez respecter les autres utilisateurs et les différentes opinions. N'utilisez pas de langage grossier, offensant, humiliant ou discriminatoire.

Pas encore commenté

Soyez le premier à commenter

Cliquez ici pour recevoir les nouvelles les plus importantes de la journée par e-mail. Abonnez-vous ici.

En devenant membre, vous consentez à recevoir des communications électroniques de la part des sites d'Albayrak Media Group et acceptez les conditions d'utilisation et la politique de confidentialité.