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Le chef de l'OMS presse les pays de conclure l'accord sur les pandémies

"S'il vous plaît, faites-le", a lancé vendredi à Genève le chef de l'OMS aux pays qui négocient un accord sur la prévention et la lutte contre les futures pandémies, à quelques jours seulement de la date butoir.

15:43 - 4/05/2024 samedi
MAJ: 02:32 - 4/05/2024 samedi
AFP
Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), s'exprimant lors d'un événement sur l'élargissement de la couverture sanitaire pour tous, pendant les réunions de printemps du FMI et du groupe de la Banque mondiale au siège de la Banque mondiale à Washington, DC, le 18 avril 2024.
Crédit Photo : Mandel NGAN / AFP
Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), s'exprimant lors d'un événement sur l'élargissement de la couverture sanitaire pour tous, pendant les réunions de printemps du FMI et du groupe de la Banque mondiale au siège de la Banque mondiale à Washington, DC, le 18 avril 2024.
"Je sais que le processus a été difficile et parfois douloureux, et qu'il n'est pas terminé. Je sais que vous avez été tous amenés à faire des compromis que vous ne vouliez pas faire",
a dit le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus aux diplomates réunis au siège de l'Organisation mondiale de la santé. 

Les pays membres de l'OMS planchent sur le projet d'accord international depuis deux ans et ont entamé lundi des négociations marathon dans l'espoir de trouver un compromis au plus tard le 10 mai. 

Chacun des 37 articles du projet d'accord est examiné à tour de rôle, les négociateurs des pays se répartissant en groupes de travail pour tenter de trouver un consensus. 


Après cinq jours de négociations, le Dr Tedros a reconnu que des divergences subsistent, en soulignant que les positions semblaient plus proches qu'auparavant. 


"Je reconnais qu'il peut y avoir des délégations qui, malgré leurs efforts de bonne foi, ne sont pas en mesure de se joindre à un consensus, mais elles ont le choix : elles peuvent choisir de ne pas bloquer le consensus",
a-t-il dit.

"Donnez-vous une raison d'être fiers",
a demandé M. Tedros aux diplomates. 

"Donnez aux peuples du monde, aux peuples de vos pays, aux peuples que vous représentez, un avenir plus sûr. Je n'ai donc qu'une seule demande à formuler : s'il vous plaît, faites-le, pour eux",
a-t-il insisté.

Fenêtre de tir


L'objectif des négociations est de parvenir à un texte prêt à adopter par l'assemblée annuelle des Etats membres de l'OMS, qui débute le 27 mai. 


Le texte contraignant doit permettre d'être prêt lorsque la prochaine catastrophe sanitaire frappera le monde, les pays les plus pauvres insistant sur l'importance de
"l'équité".

Les principaux différends tournent en effet autour de l'équité dans l'accès aux nouveaux agents pathogènes, accès aux vaccins et autres médicaments développés à partir de ces découvertes, leur distribution équitable et le partage des moyens de les produire.

"Les pays commencent à se trouver"
des points communs, a déclaré la coprésidente des pourparlers, Precious Matsoso, lors d'une conférence de presse vendredi. 

Si les discussions sur certains articles du projet de texte
"ont progressé de manière significative"
il n'en reste pas moins que
"la fenêtre de tir se referme",
a-t-elle mis en garde. 

Le souvenir des millions de morts, de la souffrance, des injustices et des immenses dégâts économiques de la pandémie de Covid-19 s'estompe et le sentiment d'urgence s'évapore.

Le nouveau projet se concentre sur les points d'accord pour tenter de trouver l'indispensable consensus et réserve certains des sujets les plus épineux à de futures discussions au cours des deux prochaines années.


"Un bon résultat"


Le coprésident des pourparlers, Roland Drice, reconnaît que comme dans toutes les négociations de ce type, les choses devraient se dénouer sur le fil.


"Nous sommes convaincus que nous obtiendrons un bon résultat d'ici la fin de la semaine",
a insisté le diplomate néerlandais. 

Cependant, les organisations non gouvernementales qui ont suivi les négociations se sont montrées moins optimiste. 


"Nous avons vu l'optimisme des coprésidents mais de l'autre côté, nous avons entendu le scepticisme de divers pays",
a déclaré K. M. Gopakumar, chercheur au Third World Network. 

"Il y a encore des questions sans réponse. Sur l'accès équitable, il n'apporte toujours rien de concret. Sur les moyens de financement ? Silence",
a-t-il déclaré. 

Il a appelé les pays en développement à se demander dans quelle mesure le texte dont ils sont saisis modifierait le statu quo insatisfaisant sur l'égalité d'accès aux vaccins, aux tests et aux médicaments. 


Yuanqiong Hu, de Médecins sans frontières (MSF), estime que de nombreux sujets qui préoccupent son ONG, tels que les travailleurs de la santé, la recherche et le développement et le transfert de technologie vers les pays en développement, étaient encore en discussion approfondie dans les groupes de travail. 


"Il semble que certaines des principales questions litigieuses restent controversées",
a-t-elle déclaré. 

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