L'éducation de millions d'enfants est menacée par le changement climatique, comme l'a démontré le mois dernier la vague de chaleur qui a frappé l'Asie, entraînant la fermeture d'écoles.
L'Asie se réchauffe plus rapidement que la moyenne mondiale, avec des vagues de chaleur plus fréquentes, plus longues et plus intenses. Cependant, la hausse des températures n'est pas le seul défi à relever.
Une atmosphère plus chaude s'accompagne d'une augmentation de l'humidité, pouvant conduire à des précipitations abondantes et à des inondations, endommageant les écoles ou les obligeant à fermer pour servir d'abris.
De plus, les températures élevées peuvent provoquer des incendies de forêt et des pics de pollution, contraignant également à la fermeture des établissements scolaires, comme observé en Inde ou en Australie.
Mohua Akter Nur, 13 ans, en est la preuve vivante. Depuis la fermeture de son école, elle étouffe dans la seule pièce de sa maison à Dacca, la capitale du Bangladesh.
Les coupures d'électricité étant fréquentes, l'adolescente ne peut pas compter sur un ventilateur pour rafraîchir son logement exigu.
Modernisation des infrastructures
En Asie, la plupart des écoles ne sont pas équipées pour faire face aux conséquences croissantes du changement climatique. Les écoles situées dans les zones urbaines du Bangladesh sont souvent surpeuplées et mal ventilées, affirme M. Sengupta.
Au Bangladesh et ailleurs, les élèves marchent souvent sur de longues distances pour se rendre à l'école et en revenir, risquant ainsi une insolation.
Parfois laissés sans surveillance par leurs parents qui n'ont pas les moyens de rester avec eux, ils ont plus de chances d'être victimes de trafic ou contraints de travailler ou de se marier, estime Mme Sengupta.
Des recherches menées par l'Unicef en Birmanie ont montré que les pénuries de récoltes causées par la hausse des températures et l'imprévisibilité des précipitations conduisent des familles à déscolariser leurs enfants pour qu'ils les aident, ou faute de moyens pour payer les frais de scolarité.
Au Japon, moins de la moitié des écoles publiques étaient climatisées en 2018, mais ce chiffre est passé à plus de 95% en 2022.
Les pays en développement ont besoin d'aides afin d'investir dans la modernisation des infrastructures, souligne M. Sengupta. Mais la seule véritable solution à la crise est de s'attaquer à la cause première: le changement climatique.