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Macron: la reconnaissance d'un "État palestinien n'est pas un tabou pour la France"

Emmanuel Macron a apporté vendredi un soutien de poids, celui de la France, aux partisans d'une reconnaissance unilatérale d'un État palestinien, assurant que ce n'était plus "un tabou" malgré les mises en garde d'Israël face à cette perspective qui s'esquisse chez certains alliés occidentaux.

La rédaction
18:41 - 16/02/2024 Cuma
Le président français, Emmanuel Macron.
Crédit Photo : YOAN VALAT / POOL / AFP
Le président français, Emmanuel Macron.

Lors d'une conférence de presse conjointe avec le Roi de Jordanie Abdallah II, les deux chefs d'État ont souligné l'urgence d'acheminer l'aide humanitaire nécessaire à la population de Gaza, rapporte le correspondant d'Anadolu à Paris.


Emmanuel Macron a souligné:


Notre priorité est d'obtenir un cessez-le-feu, la libération des otages et l'entrée massive de l'aide humanitaire.

Déplorant un
"bilan humain intolérable",
le Président français a déclaré qu'une
"offensive israélienne sur Rafah"
ne pourrait qu'aboutir à un
"désastre humanitaire sans précédent"
et serait un
"tournant majeur"
dans le conflit.

Le Président français a, en outre, souligné l'importance d'ouvrir
"une voie terrestre directe de la Jordanie qui peut devenir une plateforme humanitaire complémentaire à laquelle la France est prête à contribuer"
. Il a également appelé Israël à ouvrir l'accès au port d'Ashdod pour l'aide humanitaire en direction de l'enclave palestinienne.

"La France a pris ses responsabilités, des sanctions ont été prises contre les colons violents"
en Palestine Occupée, a-t-il ajouté, en référence à 28 colons israéliens extrémistes interdits de territoire français.


Emmanuel Macron a également souligné la nécessité d'assurer la sécurité des lieux saints à Jérusalem
"à quelques semaines du mois de Ramadan".

Estimant que la consécration d'une paix durable dans la région ne peut se faire qu'à travers la solution à deux États, Macron a affirmé que:


La question d'un État palestinien n'est pas un tabou pour la France.

"Nous le devons aux Palestiniens, dont les aspirations ont été trop longtemps piétinées (...)"
, a-t-il ajouté.

Le Roi Abdallah II de Jordanie a expliqué, pour sa part, que la réunion avec le Président français
"fait partie d'une série de rencontres pour mettre fin à cette guerre".
Et de dire:

Nous devons tout mettre en œuvre pour mettre fin à cette guerre et empêcher tout embrasement à Rafah.

Le Roi de Jordanie a aussi noté que la solution à deux États est le seul moyen pour arriver à la paix.


Les deux chefs d'État ont par ailleurs prévu de discuter des tensions en cours à la frontière israélo-libanaise.


Situation à Rafah


Depuis une incursion transfrontalière du mouvement palestinien Hamas le 7 octobre dernier, qui a tué environ 1 200 personnes, la série d'attaques israéliennes contre la bande de Gaza a tué 28 775 personnes, et blessé plus de 68 552 autres, des femmes et des enfants pour la majorité.


Les bombardements israéliens indiscriminés ont également causé des destructions massives et des pénuries de produits de première nécessité. Ces attaques ont poussé 85 % de la population de l'enclave palestinienne à se déplacer à l'intérieur du pays, notamment vers la ville de Rafah, au sud du territoire.


La population de Rafah, qui s'élevait approximativement à 280 000 personnes avant ces attaques, a dramatiquement augmenté, dépassant 1,3 million d'habitants. La majorité vit dans des conditions précaires, dans des camps de fortune.

La population gazaouie fait face à des pénuries aiguës de nourriture, d'eau potable et de médicaments, tandis que 60 % des infrastructures de l'enclave ont été endommagées ou détruites, selon l'ONU.


Israël est accusé de génocide devant la Cour internationale de justice, qui, dans une décision provisoire en janvier, a ordonné à Tel Aviv de mettre fin aux actes génocidaires et de prendre des mesures pour garantir que l'aide humanitaire soit fournie aux civils à Gaza.


Malgré cette décision judiciaire, Israël persiste dans ses attaques. La décision du premier ministre israélien Benyamin Netanyahu de lancer une offensive terrestre à Rafah a exacerbé les craintes d'une nouvelle tragédie humanitaire.


Frontière libano-israélienne


Depuis le 8 octobre dernier, la frontière israélo-libanaise est le théâtre de tensions, de bombardements et d'échanges de tirs entre l'armée israélienne d'une part, et le Hezbollah et les factions palestiniennes de l'autre, qui ont fait des morts et des blessés des deux côtés.


Après la déclaration de guerre israélienne au mouvement palestinien du Hamas, le Hezbollah a déclaré à maintes reprises qu'il ne resterait pas neutre et soutiendrait la résistance palestinienne à travers des opérations lancées contre des positions israéliennes près de la frontière avec le Liban.

L'armée israélienne a annoncé, ce jeudi, avoir tué un commandant des forces Radwan du Hezbollah et son adjoint, lors d'une frappe menée mercredi sur Nabatiyé, au Liban-Sud.


La France entend jouer un rôle clé dans les efforts visant à désamorcer les tensions croissantes entre le Liban et Israël, selon le porte-parole adjoint de la Diplomatie française, Christophe Lemoine, interrogé ce jeudi par Anadolu.


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